- godan
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Vx, pop. Racontar, mensonge, piège, tromperie.— Loc. verb. Donner, tomber dans le godan. Tomber dans le piège, se laisser abuser, duper. — Ma chère enfant, je ne donne pas dans de semblables godans, MOI! (...) Du Bousquier se faisait gloire d'appartenir à cette école de philosophes cyniques qui ne veulent pas être attrapés par les femmes (BALZAC, Vieille fille, 1836, p. 284). Zola, au contraire, s'étalait, expliquait, discutaillait et donnait de plus en plus dans les godants révolutionnaires (L. DAUDET, Fant. et viv., 1914, p. 53). Je n'exagère pas, je ne tombe pas dans le godant de la franc-maçonnerie toujours et partout (LA VARENDE, Don Bosco, 1951, p. 102).Prononc. et Orth. : [
]. LITTRÉ : godan ou godant. Étymol. et Hist. Av. 1725 (Lettres de Tessé, recueil Rambuteau, p. 119 d'apr. A. de Boislille ds ST-SIMON, Mémoires, t. 21, p. 2, note 4). Part. prés. subst. de l'a. fr. goder « se réjouir, railler » (ca 1220, G. DE COINCI, éd. V. F. Kœnig, II Mir 18, 395) var. de gaudir. Une parenté avec des mots formés sur un radical god- désignant des animaux domestiques prob. d'apr. le cri d'appel de ces animaux, utilisé ensuite péjorativement pour désigner des pers. (BL.-W.5), ou une altération de godon, v. godelureau, étymol. d'apr. le juron goddam sont peu probables.
ÉTYM. Av. 1725, in Saint-Simon; de l'anc. franç. goder « se moquer de », du lat. gaudere « se réjouir » (→ 2. Goder. Cf. les dial. gaudence, godence « contes pour rire ») ou, selon P. Guiraud, du gallo-roman gobitare « enfler, se remplir la panse ». → Gober, goberger (se) et 1. godet.❖♦ Vx. Conte, tromperie, piège.1 (…) c'étaient mes ennemis personnels; ils gouvernaient Monseigneur; c'était bien certainement à eux à qui je devais cet inepte et hardi godant qu'ils avaient donné à Monseigneur, et qui l'avait mis dans une si grande colère.Saint-Simon, Mémoires, III, XLVII.2 Par principe il ne m'a pas l'air de donner dans le godan de l'Inévitable.J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, X, p. 99.
Encyclopédie Universelle. 2012.